Un blogueur anti-vax se rétracte sur sa critique d’une étude qui a démenti le lien entre la vaccination et l’autisme (The Transmitter)

Article original : Anti-vax blogger retracts critique of study that debunked vaccination-autism link

Traduction :

Un ancien blogueur anti-vaccination est revenu sur sa critique d’une étude n’établissant aucun lien entre le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) et l’autisme.

Le blogueur, Jake Crosby, a dirigé le site « Autism Investigated », aujourd’hui disparu, où il a écrit et édité des articles qui soutenaient le faux lien entre les vaccins et l’autisme, de 2013 à la fin de l’année 2020.

Dans son commentaire aujourd’hui rétracté, publié en septembre 2019 dans la revue Annals of Internal Medicine, Crosby a critiqué les méthodes statistiques d’un article, publié en mars 2019 dans la même revue, qui n’a trouvé aucune différence dans la prévalence de l’autisme entre les enfants vaccinés et non vaccinés dans une cohorte de près de 660 000 personnes nées au Danemark.

Crosby a rétracté l’article parce qu’il « n’est plus confiant dans la validité de certaines des informations justificatives citées », selon l’avis de rétractation publié dans la revue le 21 mai.

« Je m’en fiche, car je ne comprends pas pourquoi il se rétracte », déclare Anders Peter Hviid, chercheur principal de l’étude de 2019 et professeur d’épidémiologie au Statens Serum Institut. « Je veux dire, pourquoi, après tant d’années ? »

Crosby n’a pas répondu à plusieurs demandes de commentaires de la part de The Transmitter.

La critique de Crosby citait un éditorial de 2004 d’Andrew Wakefield, l’ancien médecin qui avait falsifié des données dans une étude de 1998, retirée depuis, qui prétendait établir un lien entre le vaccin ROR et l’autisme. L’éditorial de Wakefield alléguait que Hviid et ses collègues avaient faussé leurs conclusions dans une étude de 2002 qui n’avait trouvé aucun lien entre le vaccin ROR et l’autisme, parce qu’ils avaient contrôlé l’âge, une critique que Crosby a répétée dans son commentaire de 2019.

Mais le contrôle de l’âge est un moyen approprié d’analyser ce type de données de cohorte d’observation, explique Hviid. Dans les données brutes de l’étude, il semble y avoir plus d’enfants autistes dans le groupe qui a reçu le vaccin ROR que dans le groupe qui ne l’a pas reçu. Mais cela s’explique par le fait que le vaccin est administré à l’âge de 12 à 15 mois et que l’apparition de l’autisme est liée à l’âge ; le groupe non vacciné comprend donc un grand nombre d’enfants qui sont à la fois trop jeunes pour recevoir le vaccin et pour être diagnostiqués comme autistes, explique Hviid.

Ses collègues et lui ont tenu compte de ce fait dans les deux études en ajustant l’âge. L’analyse ajustée a permis de dégager les principales conclusions des deux études : Les enfants vaccinés n’ont pas plus de chances d’être atteints d’autisme que les enfants non vaccinés. Hviid a présenté cette explication dans une réponse de 2019 au commentaire de Crosby.

Ce dernier a également affirmé que l’étude démontrait une association entre le vaccin ROR et l’autisme chez les enfants ayant un frère ou une sœur autiste, « ce qui n’est clairement pas le cas », affirme Hviid.

La critique de M. Crosby est courante chez les militants anti-vaccination, explique M. Hviid. « Ils affirment que nous essayons d’obscurcir ou de dissimuler cette association évidente par toutes sortes de subterfuges. Mais il ne s’agit pas d’un tour de passe-passe ; c’est tout simplement la façon dont il faut analyser ce type de données.

Publié dans Autisme

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