Quelques explications sur l’A.B.A., (C. Gaudichon, psychologue A.B.A.)

Bonjour à toutes et à tous. Psychologue en analyse du comportement, ayant fait, entre autres, le master « analyse expérimentale et appliquée du comportement » (soit deux ans intensifs d’ABA…), je me permets de poster ce message suite à des questions et surtout des réponses incorrectes sur l’ABA. La principale raison de ces erreurs vient du manque de formation comportementale en France : seulement deux DU, un seul master de psychologie et quelques rares formations indépendantes. Il est donc difficile de trouver des interlocuteurs sachant vraiment de quoi ils parlent et on se prend rapidement à croire maîtriser l’ABA après un stage éclair de deux jours.

Tout d’abord, la psychologie se scinde en plusieurs branches dont la branche comportementale. Elle est née dans au début du XXème siècle et avait pour but la compréhension des variables empiriques et observables qui influaient sur le comportement (renforcement, délai entre réponse et renforcement, type de renforcement, punition, nature de réponse, et un million d’autres choses que je ne vais pas lister). On parle d’analyse expérimentale du comportement. Dans les années 60, des chercheurs et des psychologues ont cherché à mettre en place une application de cette branche de la psychologie. L’application des principes de l’analyse du comportement s’est donc appelé l’analyse appliquée du comportement (ou l’analyse du comportement appliquée à telle ou telle situation). Ainsi est né le JABA (journal of applied behavior analysis, journal de l’ABA) en 1968, publication scientifique montrant les applications concrète de l’analyse du comportement. C’est sur cette revue scientifique que se basent, pour beaucoup, les programmes et procédure que mettent en place les professionnels de l’ABA, même si beaucoup d’autres revues scientifiques ont vu le jour depuis. On ne parle donc pas de méthode ABA mais simplement d’ABA, comme on ne parle pas de méthode de psychologie comportementale, cognitive ou autre. De ces connaissances ont découlé des pratiques en extrayant des procédures spécifiques, dans un but de simplification et de généralisation de prise en charge. Ainsi, on peut se focaliser sur l’apprentissage des différentiations et de l’exploration visuelle à des fins de comportement verbaux fonctionnels et on obtient le PECS. On peut également choisir de se baser sur des essais massés dans des procédures structurées comme le faisait Lovaas. Le modèle de Denver lui va proposer de s’intéresser à des activités renforçantes comme source de travail pour plus de fonctionnalité et augmenter la compliance. Pour des raisons éthiques, on peut choisir de mettre en avant presque exclusivement du renforcement positif, comme dans le PBI, etc, etc, etc… Cependant, chacune de ces applications n’en est pas moins de l’ABA car ce sont des procédures appliquées visant à une modification du comportement des personnes (nouveaux apprentissages, diminution de comportements problème, etc…).

J’espère avoir été clair et concis. Merci de votre lecture 🙂

Publié dans A.B.A.

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