Neuroéducation et neuropsychanalyse : du neuroenchantement aux neurofoutaises (Ramus Méninges)

Dans une expérience devenue classique, des explications d’un phénomène psychologique ont été jugées par les participants plus convaincantes et plus satisfaisantes lorsqu’elles étaient accompagnées d’une mention de régions cérébrales (et ce particulièrement lorsque ces explications étaient incorrectes) (Weisberg, Keil, Goodstein, Rawson, & Gray, 2008). Peu après, une autre étude montrait que les explications jugées les plus convaincantes étaient celles accompagnées d’images d’activations cérébrales (McCabe & Castel, 2008). Une étude plus récente a également montré que l’usage apparent d’un faux appareil d’imagerie cérébrale rendait les participants particulièrement crédules vis-à-vis d’un tour de magie de type « mentaliste » (lecture des pensées) (Ali, Lifshitz, & Raz, 2014). Ces quelques études ont ainsi établi un nouveau phénomène, que ces derniers auteurs ont nommé « neuroenchantement », et que l’on pourrait définir ainsi : crédulité induite spécifiquement par le langage, les images ou les méthodes des neurosciences. Depuis, un certain nombre d’auteurs se sont insurgés contre la place indue accordée aux neurosciences dans les discours médiatiques sur la psychologie humaine (Bowers, 2016b; Legrenzi & Umilta, 2011; Satel & Lilienfeld, 2013). Nous illustrerons cette tendance par deux études de cas consacrées à la neuroéducation et à la neuropsychanalyse, qui appellent des conclusions en parties différentes.

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Publié dans Accompagnements, Autisme

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