Quelques extraits des recommandations de la HAS, concernant les interventions et parcours de vie de l’adulte

les recommandations de la HAS pour les adultes sont enfin sorties 🙂

Il y a (à mon avis) des aspects très intéressants :

  • Néant sur la psychanalyse (ouf !),
  • Place des familles :
    • P.16 : Avec l’accord de l’adulte autiste, permettre aux proches de s’impliquer dans l’accompagnement et de collaborer avec les professionnels, dans le respect de la place de chacun et de celle définie avec l’adulte autiste lui-même. Ces modalités sont adaptées aux spécificités et aux
      besoins de la personne
    • P.17 : S’appuyer sur l’expérience et les compétences des familles/aidants
    • P.17 : Travailler en alliance avec les familles. Établir une relation de confiance fondée sur le dialogue et le respect mutuel, la reconnaissance des besoins, et sur l’expérience et les compétences des familles.
    • P.18 : Développer des programmes de formation (psychoéducation) pour et avec les familles
  • Professionnels :
    • P.23 : la reconnaissance de l’intérêt de la supervision : “Mettre en place un tutorat sous forme de supervision de préférence avec un tiers externe, formé aux gestes et techniques, afin que les professionnels s’approprient et utilisent les outils d’évaluation, les stratégies d’apprentissage et les techniques de guidance enseignées en formation.”
  • Habitat :
    • P.25 : Évaluer avec la personne ses besoins et attentes en termes de logement (individuel, collectif, rural, urbain, avec ou sans la famille) et rechercher avec elle un cadre de vie stable et reconnu comme tel par celle-ci, en donnant la priorité autant que possible à un logement adapté en milieu ordinaire
    • P.25 : Proposer à l’adulte autiste une palette de possibilités pour un choix éclairé du lieu où elle souhaite vivre, en proposant en premier lieu le milieu ordinaire
    • P.25 : Pour les adultes autistes ne vivant pas de manière autonome (vie en établissement ou vie au domicile familial), accompagner la transition de manière progressive afin de respecter le rythme de la personne et permettre le retour en établissement si le mode de vie en milieu plus ordinaire ne s’avère pas possible. Par exemple, proposer des immersions progressives en logement d’insertion à proximité d’un établissement pour aider l’adulte autiste à s’habituer à une vie autonome en habitat individuel (Exactement, notre projet : https://aba-illeetvilaine.org/notre-projet/)
    • P.26 : En cas de résidence collective quel que soit le lieu où vit l’adulte autiste, proposer un habitat pour 5 ou 6 personnes au maximum
    • P.36 : Mesurer de façon précise l’autonomie de l’adulte autiste à partir de mises en situation concrète répétées puis de mises en situation réelle, dans les différents environnements dans lesquels il évolue autant que faire se peut (Exactement, notre projet : https://aba-illeetvilaine.org/notre-projet/)
  • Accompagnements :
    • P.30 : Considérer  dans  tous  les  cas  les  approches  comportementales,  neurodéveloppementales  ou neurocognitives comme indispensables dans l’accompagnement de l’adulte autiste (grade C).
    • P.30 : Proposer  de  mettre  en  œuvre  des  pratiques  comportementales,  psychoéducatives, et  des approches neurodéveloppementales et de remédiation cognitive.
  • Communication et langage :
    • P.31 : Ne pas hésiter à recourir aux nouvelles technologies d’information et de communication (tablette, smartphone, etc.), tout en accompagnant la personne afin de la sensibiliser aux risques liés à l’utilisation des réseaux sociaux. (je vous renverrais à la notion fumeuse d’ “Autisme Virtuel” qui a été développée par certains médecins dernièrement)
  • Vie quotidienne, autonomie, déplacements :
    • P.37 : Développer l’activité physique (marche, jardinage, sport adapté ou non, etc.) dans les activités de la vie quotidienne.(notre projet sport 2018:-) )
  • Vie sociale :
    • P.40 : Faciliter l’accès à des activités susceptibles (i) de favoriser l’estime de soi et la reconnaissance sociale pour tout adulte autiste et notamment ceux éloignés de l’emploi (activités de bénévolat, adhésion à un groupe d’entraide mutuelle, investissement dans le fonctionnement de la structure, participation aux tâches domestiques, archivage, tri, etc.), voire (ii) de constituer une étape vers l’emploi
  • Emploi :
    • P.40 : Favoriser la construction du projet professionnel de l’adulte autiste, en milieu ordinaire ou en milieu adapté, et mettre en œuvre des dispositifs souples de passerelle inscrite dans le temps entre ESSMS ou entre ESSMS et le milieu ordinaire (permettant une évolution du parcours). Faire appel éventuellement à un centre de pré-orientation et à un centre de rééducation professionnelle
    • P.40 : Offrir aux personnes autistes la possibilité d’aller vers et dans l’emploi, quel que soit le lieu où elles vivent, et ce, même si elles ont des déficits importants. Cela peut se traduire par une activité en milieu ordinaire, même de courte durée, de quelques heures par semaine en veillant à ce que l’adulte autiste soit suivi et en gardant un lien avec les services d’aide
    • P.41 : Favoriser les pratiques d’accompagnement et de soutien à l’emploi aussi bien en milieu ordinaire que protégé (dont le job coaching
    • P.41 : Accompagner la personne le temps qui lui est nécessaire pour permettre dans un premier temps une préparation à l’emploi puis un accompagnement pour les démarches de recherche d’emploi.
    • P.41 : Proposer des programmes individuels de soutien aux habiletés professionnelles
    • P.42 : Proposer différents stages à l’adulte autiste en milieu professionnel, afin d’analyser en situation réelle l’adéquation entre les compétences de la personne et les exigences que nécessite le poste, pour définir l’environnement le plus propice
  • Culture, sports, loisirs :
    • P.43 : Favoriser l’inclusion en milieu ordinaire dans des clubs sportifs, culturels, de loisirs, sociaux (tables d’hôtes, etc.) pour les adultes autistes qui le souhaitent (notre projet sport 2018:-) )
    • P.43 : Recueillir les intérêts de l’adulte autiste et lui proposer en fonction de ses goûts un essai/une immersion progressive dans des activités sportives individuelles (natation, équitation, course à pied, randonnée, judo, escrime, etc.), ou des activités sportives collectives (club de randonnée, basket, etc.) (notre projet sport 2018:-)
    • P.43 : Favoriser le développement de programmes d’activités physiques adaptées (APA), animées par des professionnels formés dans ce domaine (notre projet sport 2018:-) )
  • Soins somatiques :
    • P.44 : Réaliser avec l’adulte autiste un travail en amont afin de préparer les consultations (libérales et au sein des établissements et services)
    • P.44 : Développer des protocoles d’investigation adaptés (temps d’attente réduit, temps d’interventions augmentés et aménagements spécifiques : regroupement des investigations invasives, usage de procédé d’anesthésie adapté, etc.).
    • P.45 : Prescrire du sport et permettre l’accès aux dispositifs assurant une activité physique dans sa ville ou territoire au regard des besoins de l’adulte autiste. Promouvoir les programmes d’activités physiques adaptées (une piste pour que l’activité physique encadrée soit prise en charge par la MDPH ?)
  • Soins psychiatriques :
    • P.46 : Être attentif à rechercher des comorbidités psychiatriques. Ne pas confondre les moments de retrait en rapport avec les particularités liées à l’autisme avec des symptômes comorbides
    • P.46 : Éviter la polymédication en psychotropes, les réduire éventuellement au cours d’une hospitalisation, pour ajustement du traitement (ouf ! et je vous renverrais à l’item ci-dessus concernant les accompagnements (P.30))
  • Comportements-problèmes :
    • P.47 : Être vigilant aux problèmes de comportement qui sont attribués à tort à l’autisme alors que les besoins nécessaires à la confiance et à la sécurité de base des adultes autistes ne sont pas remplis (environnement inadapté, motivation, intérêt des activités, etc.). (en clair, pas d’interprétations psychanalytiques fumeuses pour interpréter des comportements induits par l’environnement)
    • P.47 : Considérer les compétences et les capacités de l’adulte autiste au-delà du comportement-problème
    • P.49 : Avec l’intervention d’une personne formée aux méthodes cognitivo-comportementales …
    • P.49 : À partir des hypothèses réalisées par l’équipe pluriprofessionnelle, construire et mettre en place des interventions psychosociales/socio-éducatives individualisées
  • Annexe :
    • P.52 : Le trouble du spectre de l’autisme est classé parmi les troubles neurodéveloppementaux (il est nécessaire malheureusement de le réaffirmer car encore cette semaine, j’ai eu un échange avec une étudiante de l’Université de Rennes 2 à propos de “la clinique du sujet” … )
  • Propositions d’actions futures :
    • P.57 : Détermination de la prévalence du TSA en France (enfin)
    • P57 : Participation sociale de la personne en milieu ordinaire, autant que possible

Donc, beaucoup de choses très intéressantes qui mettent en 1ere intention, la participation de la personne parmi ses pairs et la reconnaissance de l’intérêt des accompagnements comportementaux même pour les adultes (un argument à opposé lors des prochaines CDAPH).

Bonne lecture.

Publié dans Autisme, Droits & Législation, Emploi, Habitat, Numérique, Scolarité

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